Voir ses oeuvres accrochées au Louvre ! Combien de rapins en mal d’éternité en ont rêvé ?Combien de vaniteux ont imaginé, devant la porte à eux fermée, entrer par la fenêtre, forcer les portes du temple ?Imposteurs tenaces, ulcérés d’avoir été ignorés, la vengeance pour moteur, les Gachet ont réussi. Des cadeaux empoisonnés. Tuniques de Nessus et bon vieux cheval de Troie.Des oeuvres authentiques, certes, faute de quoi la mystification n’aurait eu aucune chance d’aboutir, mais des donations truffées de faux Van Gogh, de faux Cézanne, de faux tous.En tête de gondole le second portrait du docteur Gachet, aujourd’hui au musée d’Orsay. Une vilenie encensée dont il faudra se défaire.Le docteur a fomenté, son fils a consacré sa vie à la plus grande duperie qui soit, mettant à profit la vénalité des visiteurs, la convoitise des conservateurs, l’ignorance des amateurs. ridiculiser la critique, tromper les musées, pourrir le marché. Frapper au coeur, tout falsifier tout corrompre, tout feindre, la téméraire audace des bandits a payé.Ces pages démêlent l’écheveau. elles racontent comment les Gachet ont circonvenu leurs dupes bientôt transformées, pour éviter que le scandale n’éclate, en garde rapprochée, en garants de leur moralité, en faussaires à leur tour, en bruyants avocats d’une cause perdue.La cause Gachet est d’autant plus désespérée que, non content de flouer, le fils Gachet faux témoin de tout et de rien, a laissé les indices et les preuves par dizaines pour qu’un jour, bien après lui, les masques tombent.Le faussaire n’est jamais grand que démasqué.–––––––––––Tous les leurres sont des tentations. On y succombe, mais chut ! Landais non seulement enquête, étudie, démontre, analyse, mais il dénonce. Et sa plume se fait terrible violente polémique, elle n’épargne personne. elle se livre à un impitoyable jeu de massacre. Landais se fait des ennemis. A vie. Le Figaro