Pourquoi ? Pourquoi Vincent renonce-t-il ? La question taraude la critique depuis toujours. Une belle journée d’été et un coup de revolver. Sans mot d’adieu. Tellement soudain que l’on a pu douter du suicide. On aura mal lu.
Et Vincent s’est tu… croise les sources, remet en cause les dates erronées attribuées à certaines lettres, traque chacun des mots conservés, et une autre image resurgit : suicide voulu en toute lucidité, comme l’assure un ami trois jours après le drame. Vivre aux crochets de son frère à trente-sept ans, voir le pain quotidien menacé et juger infime la chance que son travail lui permette de gagner sa vie malgré des efforts de perdu, la coupe était rase, le combat trop inégal. L’adversité a eu raison de sa farouche ténacité, nous privant de l’homme, nous laissant l’œuvre.