Le superbe « Portrait d’homme », acquis en 1940 par la National Gallery of Victoria de Melbourne, dénoncé pour de bien mauvais motifs dans le Burlington Magazine en 2006 par le professeur Ronald Pickvance qui critiquait une exposition en Ecosse, a été rejeté l’année suivante par le Van Gogh Museum, musée dont il avait jadis été le mentor. L’étude du musée, qui, faute de mieux, a attribué le tableau à un mystérieux « contemporain de van Gogh », ne montre rien de discriminant, se contentant d’estimer qu’il y avait davantage de raisons contre l’attribution que pour. Les experts ignoraient que ce portrait montre le peintre Ivan Pavlovich Pokhitonov, “le plus français des peintres russes” qui résidait Villa Hélène à Paris, là où John Peter Russell a peint le portrait de Vincent conservé au Musée van Gogh. En 1887, seule date possible pour la réalisation par Vincent de ce portrait, les deux peintres résidant à Montmartre ne pouvaient s’ignorer, Pokhitonov était sous contrat avec la galerie qui employait Theo… Clef pour comprendre « le portrait moderne » que Vincent plaçait au sommet de son art, ce « portrait d’un artiste » doit reprendre sa place dans le catalogue. Du fait de sa vente en 1933 sous la pression des nazis, le tableau a été restitué aux héritiers de Richard Semmel en mai 2014. L’étude, qui constitue la 6e édition (mars 2018) est suivie d’une version anglaise : A van Gogh Thrown on the Scrapheap.